Oh oh oh, en ce moment, je suis au top de ma forme en termes de jeux de mots… Mais ce titre ne justifie pas tout, maintenant vous vous demandez de quoi je vais parler. Je suis tous les jours un peu plus ébahi par le pouvoir des « grandes » marques et l’adoration que porte le consommateur un peu con pour toutes les griffes prestigieuses. D’autant que pour certaines maisons, la came est tellement vilaine que leur succès confine à la science fiction la plus absurde, à de la SF turque, en somme.
Hier matin, j’ai encore assisté à une scène quotidienne, banale et pourtant assez hallucinante: Un groupe de jeunes filles en fleurs, probablement espagnoles, toutes excitées de se prendre en photo devant la vitrine de Chanel à tour de rôle, pour ne léser personne. Elles voulaient toutes avoir leur gueules devant les mannequins Chanel aux ensembles à 3000€ dans les mémoires de leurs compacts numériques. « C’était bien tes vacances à Paris? Ah ouais, mortel, y avait des vitrines Dolce & Gabana, on a pris des photos, c’était top!! ». On aurait dit des mouettes à la fin de la criée sur le vieux port à Marseille… Après avoir réprimé une intense pulsion de capture puis torture à base de brûlures de clopes sur les paupières de ces raclures, je me suis demandé ce qui pouvait bien les exciter à ce point. (et je doute que ce soit mes allitérations en « -ure »)
Je n’ai pas trouvé d’explication rationnelle. Premièrement, ce ne sont que des fringues. Deuxièmement, ce ne sont que des fringues, BORDEL! Le fait d’y ajouter le pictogramme Chanel ou Vuitton ne la rend pas plus belle, juste plus chère. Il y a des articles de luxe pour lesquels je « comprends » le prix: un yacht, une aston martin dernier cri ou un vinyle collector de Francis Lalanne… Mais pour un pauvre sac en cuir (quand ce n’est pas en plastique)(oui, certains modèles sont en plastique)(si si, j’te jure, sur le Coran de la Mecque), je ne comprends pas qu’on le paie 1500€ (plus qu’un smic net) sous prétexte qu’il est griffé Gucci ou Vuitton. Pour le cas de cette dernière marque (ça commence à se voir que j’aime pas trop trop Vuitton?), c’est de loin la plus chère et surtout la plus vilaine, avec des éditions limitées en mode machine à peindre et des basiques tout aussi dégueulasses bien que moins excentriques. Pourtant, leurs magasins ne désemplissent pas, et les connards d’affluer du monde entier pour lâcher le PIB du Mali dans un putain de sac à main…
Alors les grandes maisons de couture véhiculent peut être une image glamour et paillettes, ça fait rêver les jeunes dans leurs mornes banlieues pavillonnaires. Eh bah putain, paie ton rêve: porter un maximum de labels, être un genre d’homme sandwich bling bling. Avoir pour idéal de ressembler au couple Beckham, c’est un peu comme avoir envie de vivre la romance sirupeuse de Twilight; ça revient à mourir d’envie de se taper une soupe à l’urine sous prétexte qu’on nous en fait la sert à longueur de journée en la faisant passer pour de la bisque de homard.
Je suis peut-être un peu réac’ mais de mon côté, l’affichage du logo de la marque sur un vêtement est précisément la raison pour laquelle je n’achèterai PAS. Parce que j’aime pas trop trop être réduit à la fonction d’abris bus ambulant, ni la soupe en général.