En prélude, je tiens à l’affirmer haut et fort: la voiture en ville, ça fait longtemps que ça devrait être interdit! Du moins, régulé. Parce qu’il y en a beaucoup trop, que ça tue mère nature à petit feu, que ça abime les façades de nos beaux immeubles et monuments historiques multi centenaires et surtout: parce que c’est une puissante niche à cons!!
En effet, le connard de base se transforme bien souvent en super guerrier de la connerie dès qu’il a démarré le moteur de son Opel Vectra avec condamnation centralisée des portes. C’est simple, sans vouloir faire de la psychologie de bistrot, l’homme moderne se sent protégé par cette carcasse d’acier et de mécaniques vrombissantes et rejeteuses de CO². Il se croit tout permis, personne ne peut l’atteindre, bien installé qu’il est sur les sièges en sky moelleux, méthodiquement recouverts de tapis à boules pour relaxer son dos.
Alors ça y est, vas-y que je suis pressé, que tu mets plus de quatre secondes à traverser au passage piéton, alors là c’est l’orgie de décibels, la pétarade, le gang bang sonore! Et il ne lui en faut pas beaucoup à notre ami, pour libérer toute sa haine klaxonnée. En général, lorsqu’il doit patienter plus de 10 secondes, c’est le drame. Comme s’il transportait des organes, un enfant mourant ou sa femme sur le point de vêler son dernier lardon. Je rappelle, pour mémoire, qu’il est rigoureusement interdit de klaxonner en ville… enfin rigoureusement, pas vraiment. Puisque visiblement les fonctionnaires de police de notre beau pays préfèrent aligner les PV de stationnement à tour de bras plutôt que de se prendre la tête avec un chauffard surexcité par 30 secondes d’immobilité.
Je faisais justement valoir cet argument massue (interdit de klaxonner en ville), lors d’une altercation avec un sombre individu qui m’a gratifié de sa douce mélodie alors que je traversais une petite rue lors d’une jusque là très agréable balade dominicale. Et le mec me répond, déjà tout rouge de colère, que s’il n’avait pas klaxonné, j’en serai encore à rêvasser au milieu de la route, que j’aurais mis dix minutes à me « sortir les doigts du cul » et qu’en prime ma mère c’est une pute. ahem… comment dire…? Ce genre de comportement a le don d’éveiller en moi de violentes pulsions barbares, je rêve alors d’écartèlement, d’arrachage d’ongles de doigts de pieds ou encore d’écoute forcée de l’album de Christophe Maé. Je suis cependant resté très calme, lui expliquant qu’il n’était peut être pas nécessaire d’en arriver à de tels extrêmes, qu’il n’y avait pas mort d’homme, que c’est dimanche, qu’il faut se détendre etc. Et là, il me rétorque la bave aux lèvres, que je ferai mieux de fermer ma grande gueule sinon il va descendre et m’en coller une!
« Allo, Euthanazor? Oui, c’est encore moi, désolé y a beaucoup de boulot en ce moment… J’ai encore une urgence là »
Non content d’être d’une laideur et d’une médiocrité vestimentaire qui devraient se solder par des peines de prisons dans des pays où les droits de l’homme ne sont qu’une douce légende, l’énergumène me menace de violence physique après avoir insulté ma famille et mon humble personne… Et tout ça pour une seule raison: Le sentiment d’omnipotence conféré par sa minable voiture qui lui permet à coups sûr de compenser la tristesse de n’avoir qu’un nano-sexe aux performances pré-pubères… Ah là là, c’est bien misérable, ça me ferait presque de la peine si j’étais un peu philosophe. Mais non, je ne suis pas un confrère de Platon, Kant et autre Steevy Boulay; je ne suis qu’une boule de haine ordinaire qui est bien entretenue par le monde qui l’entoure, rempli de conducteurs au cerveau en panne et à l’adrénaline collatérale, exactement le genre de mec que j’aime pas trop trop et qui m’aurait presque gâché mon dimanche. enculé!