Si vous êtes des lecteurs de la première heure, vous savez à quel point je n’aime pas trop trop les banquiers et je vous en félicite. Si vous êtes nouveau lecteur ou lectrice, je vous invite à relire le premier article, c’est toujours mieux de connaître le passif. (et ça me fera grimper mon précieux page rank) En tous les cas, j’ai eu ce matin un nouvel épisode des plus épiques avec le nouveau directeur de mon agence Crédit Agricole (N’ALLEZ PAS CHEZ EUX CE SONT DES PUTAINS DE VOLEURS!!!), que je m’en vais vous conter, ça calmera mes aigreurs d’estomac.
J’ai rendez vous à 10h avec ce charmant monsieur, qui ne me sert pas la main car il s’est fait mutiler par son chat, ce qui prouve qu’il y a bel et bien une justice divine et que non content d’être banquier, il se rend déjà détestable de par son inénarrable stupidité (franchement se faire défoncer la main par son chat, faut le vouloir et être bête à bouffer les cheveux de Patrick Poivre d’Arvor du foin). La raison principale de ma visite était de lui expliquer qu’en six mois, la banque qui l’emploie m’a douloureusement ponctionné de 475€ de frais divers, principalement à cause de petits écarts vis à vis de ma « facilité de trésorerie » (c’est à dire, mon autorisation de découvert) et que j’ai beau être ouvert d’esprit sexuellement, je ne saute pas forcément de joie à l’idée de me faire enculer à sec avec des graviers et de l’Harissa. Surtout par un cinquantenaire aux épaules tombantes et au bronzage au vin rouge, qui porte en combo le pantalon remonté au dessus du nombril, la chemisette Yves Delorme et la cravate Tati délavée.
Je me suis heurté à un mur. Il m’a mis un gros coup de pression, usant de methodes qui feraient frétiller de plaisir les notaligiques de la gestapo ou du KGB. Il m’a quand même sorti que lorsqu’il y a des écarts de gestion sur un compte, il ne dispose que de deux choix: 1/ faire payer les frais à chaque opération (8€20, l’opé quand même, peu importe le montant, ils s’emmerdent pas). 2/ mettre le client en interdit banquaire. (!!!) La grosse menace qui fait bien peur! T’entends, jeune pédé? tu douilles ou je te sucre ta carte de crédit et ton chéquier et t’auras plus que tes yeux pour pleurer!!! Lorsque je tente de lui faire entendre qu’il y a une marge certaine entre ne pas payer de frais du tout et lâcher un dixième de mes revenus annuels en frais d’intervention (d’ailleurs quelles sont les interventions? je serai bien curieux de savoir), il me rétorque froidement que c’est comme ça et que ça ne changera jamais. Alors là, bien sûr, le ton monte, il m’explique que ça fait trente qu’il fait se métier et que globalement ça ne lui pose aucun problème de saigner à blanc les gens qui gagnent entre 1200 et 2000€/mois, que ce n’est pas à lui de gérer nos comptes à notre place et que je n’ai qu’à changer de banque.
Ce que je vais faire dès que possible, avec grande joie et délectation. Mais ce qui m’attriste dans tout ça, c’est qu’il a raison, ça ne changera jamais, il continuera de double fist fucker les petits clients sans vergogne et jamais il ne sera inquiété. Ni lui ni son enseigne (Crédit Agricole, je le rappelle, au cas où vous êtes sur le point d’ouvrir un compte et que vous considériez le Crédit Bouseux comme une éventualité…) ne seront menacés, même dans le cadre de l’effondrement du système bancaire, l’État sera toujours là pour voler à leur secours sans exiger de réformes dans leurs méthodes. Les gens comme moi continueront de se faire détrousser de pas loin de 1800€ en frais divers et (a)variés par an, en toute légalité. Et puisqu’il est impossible de se passer d’un compte en banque, à partir du moment où on touche un salaire, les pigeons malgré eux que nous sommes continueront de se presser, à leur corps défendant, devant leurs guichets en formica et de se faire saigner comme des porcs aux hormones.
Bon, je vous laisse, mes aigreurs me reprennent.