MORT AUX CONS

les chroniques de la mauvaise humeur

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Où [NE PAS] sortir ce soir ? Le Trucmush.

Posted by Kuhn sur octobre 29, 2010

Dans 83% des cas, lorsqu’on me demande où j’habite et que je réponds Bastille, la réaction de mon interlocuteur est la suivante : « ah, mortel ! ça doit être sympa ! » et je rétorque alors (tout de go) que « ah nan, j’t’arrête tout d’suite l’ami, c’est PAS sympa du tout. Parce que globalement entre mardi et dimanche tu t’entends pas péter dans ton appart avant 2h du mat’ et chaque matin il faut enjamber une joyeuse rivière de pisse et de vomi pour sortir de l’immeuble. » Et en général, je n’en rajoute qu’un tout petit peu (la partie où je dis que je pète). Mais tous ces désagréments sont causés par un seul et même endroit, la porte des enfers, le point de rendez vous de tous les mongols de la région parisienne… j’ai nommé :

LE TRUCMUSH

Alors quelles sont les raisons pour lesquelles je souhaite secrètement ardemment poser une bombe artisanale façon taliban sous le zinc de ce bar à succès ?

  • Le lieu. D’une superficie d’environ 48m², le Trucmush accueille néanmoins un minimum de 7856 personnes par soir. Il y fait rapidement très très chaud, donc on consomme un max, donc on réveille ses pires instincts de bête sauvage (mais je parle de la clientèle un peu plus loin). L’hygiène est aussi soignée que dans un camp de roms (ah non, pas les roms, il faut pas, c’est mal…) réfugiés kosovars en 1999, ça sent la gerbouille dans les coins et on a les pieds qui collent à partir de 20h27. Le Trucmush s’ennorgueillit de programmer des DJ presque tous les soirs. Su-per. Sans détailler les playlists, c’est globalement du crâne-mou de base (ou de la musique de mariage) qui fait remuer le popotin des gens habitués à écouter NRJ; le principal problème réside dans l’absence de sas à l’entrée de l’établissement. Ca donne de chatoyants moments d’extase musicale à base de « I GOTTA FEELing… that tonight’s gonNA BE A GOOD NIGHTTHAT tonight’s gonna BE A GOOD good NIIIIGHT!!! » que de la joie, je vous dis ! Les cocktails ne sont pas terribles… mais peu cher (ce qui explique très probablement l’énorme succès de ce funeste endroit).
  • La clientèle. Traitez moi de gros snob si vous voulez, mais la clientèle du Trucmush est très province. Voire pire : Banlieue pav’ (imaginez une grosse voix de bande annonce de film d’action US, quand elle parle du méchant) ! C’est à dire qu’ils sont mal habillés (ou encore mieux : fashion de 2006) et que leurs blagues préférées sont encore « dans ton cul » et « j’t’ai cassééééé ! » (avec le geste). Ils se hurlent dessus à longueur de soirée et quand on leur explique – à peu près – gentiment qu’il y a des voisins qui aimeraient bien entendre les truculents commentaires de Denis Brogniard, ils répliquent qu’ils s’en foutent, ils n’habitent pas là. Oui… c’est vrai qu’à Ozoir-la-Ferrière on est plus tranquille, mais on se fait un peu chier, alors on vient casser les couilles des gens qui habitent à la grand-ville ! Passé 21h17, ils commencent à avoir un peu plus de 3 litres de bière dans la vessie et comme il faut patienter un peu (genre 4 minutes et 37 secondes) pour utiliser les chiottes du bar, ils préfèrent pisser dans les recoins de la ruelle adjacente (i.e. MA rue et la porte de MON immeuble) et quand on leur dit d’aller bien niquer leurs mères parce que ça se fait pas de pisser sur la porte des gens, ils t’insultent tout en opérant un replis stratégique en direction du bar (parce qu’on sait jamais, des fois qu’on aurait envie d’en venir aux mains, peut-être que les trois litres de bières sus-nommés seraient un peu handicapants). Passé 22h42, ils ont un peu abusé des shots de vodka-caramel (ils en ont bu 4, les déglingos !!), alors ils ont envie de dégueuler, alors ils vont dans la ruelle adjacente (i.e. MA rue, toujours…) et ils lâchent leur renard pendant que leurs connards de potes les prennent en photo avec leurs smartphones pour bien les afficher le lendemain sur FB… qu’es-ce qu’on se poile, dites donc, ça me rappelle ma seconde ! (d’ailleurs, j’habitais en banlieue pav’ à cette époque)
  • Le Staff. Parce qu’on croit que ce sont les clients, les plus cons… mais NON ! on se trompe fort. En commençant par le videur, qui est sensé être garant des clients aux alentours du bar et qui m’a déjà sorti cet argument massue : « si tu (oui, on ne se connait pas mais il me tutoie, normal) veux être tranquille, il faut pas habiter là où il y a des bars. » Ah bah forcément, logique implacable. Beaucoup plus simple que de gérer la clientèle de son établissement… Quant aux serveuses, elles se prennent pour des be-boms (ce verlan de passe pas trop trop bien à l’écrit)(pas grave, je le laisse quand même) et elles jactent comme des putains de poissonières (qui ont le droit de gueuler, sur les marchés c’est normal… et puis il est pas 3h du mat.) en vidant les bacs à glaçons dans l’égoût en fin de service. Bref, comme la majeure partie des cons, leur principe de base est : c’est pas mon problème, c’est pas moi que ça gêne, donc je m’en cogne la moule copieusement.

Voilà quelques excellentes raisons de ne jamais foutre les pieds dans ce repaire d’abrutis finis à la pisse… Maintenant, vous ne savez plus quoi faire de votre week end ? Eh bien, ne vous faites pas de bile, j’ai pensé à tout :

Où aller à la place :

La mécanique ondulatoire juste en face. Ambiance sympa, beaucoup plus grand, staff looké, rapide et efficace. Et le videur est même un gars sympa et intelligent ! (c’est rarissime) Rock’n’roll pointu aux platines et clientèle beaucoup moins immature dans une déco bordélique mais organisée… Maintenant vous savez où aller dépenser des sous en mojitos et en pintes bien fraiches si vous aimez les alentours de Bastille.

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